L’hiver et les bonnes pratiques de gestion du bassin


Voici un sujet qui fait couler beaucoup d’encre et vous êtes nombreux à vous arracher les cheveux en lisant les contradictions affirmées par les habitués de forums spécialisés. Effectivement, on peut lire tout, et son contraire ! Alors que faut-il faire véritablement de ses poissons et de son matériel en hiver ?

Et bien avant tout, s’y prendre à temps, avant que l’hiver n’arrive ! Pour clarifier, il faudra d’abord retenir qu’il n’existe pas une procédure standard pour tous les bassins, et chacun devra adapter et adopter la série de mesures proposées ici en fonctions des caractéristiques de son propre bassin ET de ses pensionnaires.

Du bassin de jardin au bassin à Koi de puriste, il y a un gouffre que certains n’imaginent même pas. En attendant, chacun est confronté aux mêmes types de problèmes qui nécessitent des solutions parfois très différentes. Vous avez dit paradoxal ?
Dans cet article, nous distinguerons les petits des grands bassins, les installations en mode pompage, de celles en mode gravitaire. Nous verrons ensuite les mesures à prendre dans le cas de bassins mixtes, par rapport aux bassins à Koi. La « sagesse populaire » (les vieux de la vieille…) véhicule pas mal d’idées toutes faites et pour recadrer, nous allons d’abord balayer la poussière….

Que risque-t-on si l’on ne fait rien ?

De petits soucis ou la grosse claque ! Parfois cela passe… mais les ennuis peuvent commencer par du matériel détruit par le gel, un bassin vidé en quelques heures, ou une majorité de Koi morts qui flottent sur le dos…
Donc, préalable : il faut prendre des mesures pour que les poissons (Koi, poissons rouges, esturgeons…) vivent (et non survivent) quelques mois au frais, ainsi que des mesures pour que le matériel soit opérationnel, soit remisé si la situation l’impose vraiment.

Problématique des Koi et des basses températures

On compare souvent nos Koi de bassins avec les carpes indigènes : c’est une erreur car si les carpes européennes sont très résistantes au froid, cela n’est pas le cas de nos Koi japonaises. Ces dernières étant sélectionnées, elles craignent le froid et meurent si elles sont maintenues trop longtemps à des températures trop froides. Les Koi ne sont pas, ou plus des poissons d’eau froide.

Le Japon dispose d’élevages situés tant au Nord qu’au Sud : les Koi sont retirés des mudpond (bassins naturels extérieurs, boueux) avant l’hiver, pour être installés dans de grandes serres. En hiver, la température de l’eau de ces bassins d’entreposage est maintenue entre 8 et 15°. Ceci par de volumineux changements d’eau tempérée, soit par réchauffage.
Dans nombre de cas, la température est même supérieure à 15°, ceci pour des raisons de croissance. Les Koi provenant du nord sont aussi sensibles que les Koi du sud et peuvent tout aussi succomber à de basses températures prolongées.

La seule différence entre nord et sud est la facilité de faire grandir des Koi au sud : comme en aquaculture, c’est la somme des degrés-jour sur un an, qui détermine la rapidité de la croissance d’un poisson. Comme cette somme est plus élevée, et plus facile à atteindre dans les élevages situés au sud, ces derniers ont plus de facilités à commercialiser des koi de grandes taille, plus rapidement.

Donc, la question de savoir si nos Koi sont plus résistants si elles sont originaires du nord ou du sud est à évacuer.
Les Koi n’hibernent pas ! Ce ne sont pas des marmottes ou des hérissons ! Le poisson est un animal poïkilotherme, sa température corporelle varie avec celle de l’eau dans laquelle il évolue. Le métabolisme et l’alimentation dépendent directement de la température de l’eau. En hiver, forcément, le métabolisme et les mécanismes de défense sont au ralenti. Et lorsque la température de l’eau remonte, l’activité alimentaire du Koi reprend et elle se remet à évoluer dans le bassin. Retenez que la capacité d’un poisson à endurer une période froide dépend de son âge et de ses réserves d’énergie. Un bon hivernage commence donc par une bonne alimentation, toute l’année !

Le seuil de température critique à ne jamais atteindre est de 4°C : en principe, un bassin couvert, avec un débit de filtration adapté (sans trop de courant) atteint cette température de 4° au fond. Encore une fois, ceci n’est pas une généralité, mais est très souvent mesurable… Les Koi se positionnant au fond du bassin au même endroit, chercheront à se poser à un endroit le moins froid possible, dans une zone la plus calme possible en restant immobiles. Ceci, instinctivement, pour consommer le moins d’énergie possible.

Si l’on peut admettre qu’en fonction du capital génétique, certains spécimens sont plus résistants au froid que d’autres, en pratique, rares sont les Koi pouvant résister longtemps à 4°. Ceci vaut particulièrement pour les grands sujets femelles et les plus âgés. A cette température, la consommation d’énergie est extrême et donc la réserve rapidement épuisée. Idem, si le bassin est agité inutilement.

Problématique des Koi et de la nourriture

Tout le monde le sait ou devrait savoir qu’il est nécessaire d’adapter le type d’alimentation en fonction de la température. Bon, certains distribuent le même aliment tout au long de l’année… C’est un moindre mal si l’aliment est équilibré, mais s’il est trop gras ou s’il contient peu de protéines, des problèmes sont à craindre.

Beaucoup cesse de nourrir les Koi lorsque la température de l’eau atteint les 8 à 9°… En Europe, l’eau de nos bassins atteint cette température vers novembre et l’on peut espérer dépasser les 10° vers mars, soit au mieux 5 mois de diète… C’est beaucoup trop long et il n’est donc pas étonnant de compter les si nombreuses mortalités en fin d’hiver. Mortalités dont la cause sont une mauvaise ou absence de nourriture, ou mortalités dont les causes sont les difficultés à soigner des Koi parasités ou infectés et qui n’ont plus l’énergie suffisante pour se défendre de ces agressions.

Il ne suffit pas non plus de nourrir abondamment en été, quitte à donner des aliments « bien gras » pour créer des réserves suffisantes pour bien passer l’hiver. D’abord le « bien gras » qui ne provoque que des dépôts de graisse est inutile voire préjudiciable, ensuite si la nourriture est inadaptée à la température de l’eau, elle ne sera tout simplement pas correctement assimilée. Donc, bilan nul !

On l’a déjà dit, un Koi évoluant dans un bassin calme consomme moins d’énergie que s’il évolue dans un bassin fortement agité. En hiver, si vous constatez pour une raison quelconque que vos Koi nagent et remontent à la surface, contrairement à l’idée très répandue, il est utile de leur distribuer un peu de nourriture (aliment adapté aux basses températures). Ceci même si la température de l’eau est bien inférieure à 8° !

Un Koi qui nage, qui doit respirer, qui doit sans cesse évacuer de l’eau de son corps (osmorégulation) consomme de l’énergie, vous compensez en donnant un peu de nourriture adaptée. Une grosse Koi qui fait de même, consomme beaucoup plus d’énergie, vous compensez….

Un mot sur les esturgeons : ces animaux nécessitent d’être nourris toute l’année avec une alimentation adaptée, riche en protéines. Poisson d’eau froide, il est impératif de les nourrir régulièrement en hiver… Pas forcément chaque jour, mais régulièrement, au moins deux à trois fois par semaine.

Techniques de protection du bassin contre le froid

Ici intervient le type de bassin et cela se complique.

Bassin en mode pompage

Si vous disposez, et vous êtes nombreux, d’un bassin en mode pompage à savoir, une ou plusieurs pompes immergées qui refoulent l’eau dans un filtre posé à même le sol, quelque part près du bassin, vous êtes mal embarqués ! En effet, vous possédez le système le plus difficile à maintenir en marche en hiver : et lorsque vous y arrivez, ce système refroidit le bassin considérablement et très rapidement.
Donc, si le filtre est exposé aux quatre vents, mieux vaut stopper la filtration le plus tard possible, juste avant les fortes gelées.

Ceci évitera le gel de vannes de purge, l’obstruction partielle ou totale de la sortie du filtre entrainant le débordement de celui-ci et la vidange du bassin… Tant que l’eau circule, le risque est limité, mais si pour une raison X le réseau devait être bloqué, on peut craindre pour la lampe UV, les tuyaux etc. Ceci vaut si vous mesurez encore une température d’eau de 6 – 9°

Si vous avez une cascade ou une lame d’eau, arrêtez-la un peu plus tôt vers octobre afin de limiter au maximum le refroidissement du plan d’eau. Maintenant, si la filtration refroidit trop rapidement le bassin et que l’eau frise les 5 – 6° dès le mois d’octobre / novembre, interrompez la filtration car cela ne présume rien de bon pour l’hiver qui suit. Quitte à remettre en marche si un redoux est annoncé. 

Mieux vaut un bassin calme, qui ne se refroidit pas trop vite sans filtre, que l’inverse. Par contre dans ce cas de figure, il sera risqué de continuer à nourrir… Vous concluez déjà que toutes ces manipulations ne sont pas très pratiques : effectivement, mais comme je l’indiquais en introduction, un bassin en mode pompage est sans doute facile à réaliser mais pas pratique du tout en terme de gestion.

Si par contre, la filtration est abritée dans un local fermé, vous avez tout intérêt à la laisser en fonction toute l’année. Un câble chauffant empêchera le gel et la destruction de vannes ou de tuyaux dans lesquels l’eau est inerte et qui risquent donc de geler ; tandis qu’une couverture sur le bassin permettra de le protéger et de limiter fortement la baisse de température.
Un système de chauffage pourra, si nécessaire,  relever la température de l’eau de quelques degrés. Dans le cas de l’utilisation d’un chauffage, il est encore plus utile de couvrir le bassin !

Si ces moyens de protection vous semblent superflus, une couche de glace sur le bassin est inévitable. Alors, veiller à installer tout dispositif pouvant laisser une zone libre de glace à la surface, permettant ainsi les échanges gazeux.
Cela peut être une résistance chauffante flottante, une cloche de polystyrène, un bulleur placé à très faible profondeur et débit d’air raisonnable etc.

Bassin en mode gravitaire

Plus technique, ce type d’installation permet de maintenir la filtration en fonctionnement tout l’hiver sans trop de risques. Si en plus, on dispose d’une pompe à débit variable, le mois de novembre le bon moment pour réduire le débit. La lampe UV doit continuer à fonctionner et bien souvent, l’hivernage ne consiste principalement qu’à installer la couverture sur le bassin.

La question souvent posée concerne les skimmers : faut-il les laisser ou les arrêter ?  Si le bassin est couvert, il peut très bien rester en fonction : à partir du moment où l’on décide – avec raison – de laisser la filtration en marche, le brassage du bassin est inévitable et le fait de stopper le skimmer n’y changera rien.
Un bassin bien étudié est muni d’un retour d’eau filtrée immergé à une profondeur minimale de 20 cm minimum : en été, cela évite d’agiter l’eau de surface, en hiver, ce retour d’eau refroidit moins le bassin que s’il était placé à la surface.

On voit qu’en mode gravitaire, la filtration étant naturellement à l’abri dans le local technique, il suffit de poser une simple couverture pour empêcher la glace de se former, et pour maintenir une température voisine de 5 à 6° sans chauffer. Il est intéressant dans ce cas de disposer d’un chauffage pour relever la température de 2 ° afin d’atteindre un minima confortable de 7 -8°.

Distinction entre petits et grands bassins

Pour fixer les esprits, on dira ici qu’un petit bassin à Koi peut contenir un volume allant de 5 à 12 m3. Un grand bassin pouvant contenir  jusqu’à 100 – 150 m3. Les bassins d’une contenance inférieure à 5 m3 sont des « micro-bassins » à poissons rouges qu’il faut impérativement chauffer car souvent la profondeur est très faible. Même si les poissons rouges sont très résistants au froid, il est plus « convenable » de chauffer légèrement à 6 ou 7°. Cela ne coûte pas grand-chose et tout le monde s’en portera mieux.
Concernant les petits volumes: qu’il soit en pompage ou en gravitaire, il est souvent aisé de le couvrir, nous verrons plus loin comment procéder. Les techniques de nourrissage, de chauffe, de filtration etc  restent d’application telles que décrites ci-dessus.

Concernant les bassins plus grands: soit il est possible de couvrir, et c’est réglé, on maintient si possible la filtration en marche. Et pour rappel, si des Koi venaient à nager vers la surface, n’ayez pas peur de donner un peu de nourriture, adaptée aux basses températures.

Soit cela n’est pas possible, et l’on se retrouve alors avec un immense plan d’eau impossible à couvrir et à chauffer. Dans ce cas, il est plus futé de laisser faire la nature et de laisser geler la surface du bassin. Un peu plus tard, au moment où la glace atteint une certaine épaisseur, il est alors utile de baisser le niveau d’eau du bassin de quelques cm. La couche d’air contenue entre l’eau et la glace agira comme couche isolante.

Cette façon de faire est aléatoire, risquée, incontrôlable… bref limite « mauvaise méthode », mais lorsqu’il n’est pas possible de faire autrement, il faut pouvoir faire preuve d’imagination !
Dans ce cas de figure particulier, ne pas oublier d’aménager des trous d’aération pour permettre les échanges gazeux. Mieux, on peut aussi prévoir une aération créée par un ou plusieurs tuyaux placés latéralement juste au-dessus de la surface du bassin (le niveau d’eau « hiver », celui que l’on aura fait baisser).

Cette technique nécessite impérativement de cesser tout mouvement d’eau : il faut donc hiverner la filtration. Sans cette agitation, les Koi vont naturellement se poser au fond du bassin et supporteront le froid intense plus longtemps que dans un bassin avec filtration en marche créant un courant d’eau. La méthode est économique, mais nécessite une attention quotidienne : la plupart du temps, il est également très difficile voire impossible de nourrir les Koi au moment venu.

Certains propriétaires utilisent cette méthode pour de petits bassins : pourquoi pas…faute de mieux, mais deux recommandations sont à suivre :
- à éviter si le bassin comporte de nombreux et/ou de grands sujets car la température minimale de l’eau est voisine de 4° et cela reste une méthode risquée pour ce type de peuplement !
- éviter de nourrir, même parcimonieusement : un petit volume, avec une forte densité d’empoisonnement, sans filtre, c’est la porte ouverte aux problèmes de qualité d’eau (ammoniac etc.)

Finalement, quelle est la meilleure méthode ?

Si vous avez eu la patience de lire ces conseils, vous devez vous rendre compte que les solutions à apporter diffèrent selon le lieu, le type de bassin et de sa filtration, des pensionnaires que vous maintenez, de vos activités annexes, de vos moyens etc.

Disons que nous pouvons aborder cette problématique sous deux angles: le premier objectif étant de diminuer la durée pendant laquelle les Koi ne pourront pas être nourris, et le second objectif étant de réduire, de ralentir au maximum la chute de la température de l’eau. Ceci est le fil conducteur de toute cette réflexion.

- Soit il est possible de maintenir la filtration en marche et de couvrir : si en plus, vous pouvez chauffer légèrement, cette solution est parfaite.
- Soit il est impossible de couvrir, encore moins de chauffer : dans ce cas, il faut stopper tout ce qui refroidit le bassin inutilement, et tout ce qui dérange les Koi.
Et entre ces deux « extrêmes » il existe toutes sortes de possibilités à adapter selon votre situation. Si vous vous retrouvez pendant un moment avec une température d’eau de 4°, pas de panique, ce n’est pas (encore) létal, mais il ne faut pas que cette situation perdure. Certains installeront un chauffage de dernière minute, certains changeront une partie de l’eau (l’eau de conduite étant à 10 – 13°…)

D’autres auront envisagé une solution plus radicale : celle d’aménager un bassin d’hivernage provisoire dans une cave ou le garage de la maison, ceci avant les grands froids bien entendu ! Ce type de bac est généralement prévu par les amateurs : ils servent de bac de soins durant l’été… Ils peuvent alors servir de seconde résidence d’hiver, peut-être pas pour tous les poissons, mais au moins les plus délicats ou les spécimens longuement malades durant la saison.

Le matériel

La couverture de bassin

C’est bien entendu l’élément principal de l’hivernage d’un bassin. Ce point ne sera pas développé ici car vous pourrez lire une page complète traitant le sujet ici

https://www.bassin-baignade.eu/fr/content/60-couverture-d-hiver

A noter tout de même qu’un bassin très profond (> 2,00 m) dans lequel la filtration est en fonction peut très bien se refroidir très vite, même plus vite qu’un bassin moins profond mais couvert. La profondeur ne dispense pas de cette précaution !

Pompe à air

Une technique souvent utilisée et déclinée de plusieurs manières consiste à agiter l’eau pour éviter la formation de glace à un endroit précis du bassin. Il y a du bon, et du très mauvais à souligner.
Le procédé est utile uniquement s’il est impossible de couvrir le bassin, filtration stoppée : et non préjudiciable si le diffuseur n’est pas positionné au fond du bassin, mais à moins 30 cm. Pour rappel, en plaçant le diffuseur au fond du bassin, on risque de créer un mouvement de convection qui refroidira inexorablement le bassin (souvent petit)

La méthode est efficace quelques jours mais finalement la glace finit par se former malgré tout : on ne permet pas aux Koi d’être nourris plus longtemps pendant l’année (objectif 1), on ne ralentit pas le refroidissement du bassin (objectif 2) donc c’est une petite mesurette, bien sympathique mais réservée aux bassins de jardin type pompage. Une simple précaution à prendre pour les utilisateurs : si possible, placer la pompe à air en intérieur : dans l’absolu, l’air tempéré est un peu moins préjudiciable que de l’air glacial pompé en extérieur.

Résistance chauffante

Ceci est un appareil flottant muni d’une résistance électrique qui chauffe la surface du bassin durant la période de gel. Sa faible puissance ne permet pas de chauffer un bassin mais empêche simplement la formation de glace sur ½ m2. C’est efficace et approuvé ! Mais comme la technique du  diffuseur, les deux objectifs ne sont pas rencontrés et cela reste uniquement un moyen de laisser un passage dans la glace pour permettre les échanges gazeux, sans plus.

Chauffage

Une technique dont les solutions sont multiples:
- Chauffage électrique classique de 1 à 8 KW en acier Inox ou Titane avec ou sans détecteur de débit.
- Résistances électriques à immerger dans une chambre de filtration, un filtre à tambour etc.
- Résistance électriques sous forme de câble chauffant à disposer dans le bassin.
- Pompe à chaleur, pour les plus chanceux.
- Echangeur de chaleur : il est alimenté par une source d’eau chaude (chaudière de la maison) et placé dans une chambre de la filtration.
Peu importe le type d’appareil, chacun doit y trouver son compte et l’aspect pratique, mais retenez qu’un bassin couvert ne nécessite pas tellement d’énergie pour remonter la température de 4° à 6 ou 7°. Le coût en électricité ou en fuel n’est pas énorme du tout et le chauffage permet de passer l’hiver en toute sérénité.     Mais il est impératif de couvrir le bassin.
Pour terminer : il existe également des câbles chauffants antigel : à ne pas confondre avec de véritables chauffages électriques filaires. Les premiers sont ligaturés à des tuyaux, des vannes et ont une fonction antigel. Les seconds sont de véritables chauffages dont les câbles sont immergeables, ce qui n’est pas le cas des antigels.

Les mauvais gestes en hiver 

Les « bons conseils » sont souvent très répandus sur le Net, en guise de conclusion, voici les plus mauvais gestes à éviter.

Arrêter de nourrir lorsque la température atteint 8 à 9° 

Faux, en réalité, il est préférable de nourrir avec parcimonie, avec de la nourriture adaptée jusque 5° Ceci lorsque les Koi sont actifs dans le bassin.

Remiser systématiquement la filtration et la lampe UV

Nous avons parlé en long et en large de la filtration et nous savons maintenant qu’elle doit fonctionner si cela est possible. Cela concerne également la lampe UVC.
La lampe UV permet non seulement d’éliminer les algues, mais aussi les bactéries néfastes ! Il faut une dose UVC beaucoup plus faible pour stériliser une bactérie qu’une algue, de plus, si le régime de filtration est réduit, nous avons un formidable outil permettant de limiter la pression bactérienne. Il est donc tout à fait aberrant de s’en passer ! Les opposants rétorquent souvent que dans une froide, les bactéries se développent très peu…
D'une part, c’est vrai, et justement, c’est le bon moment de les éliminer au maximum afin d’éviter leur développement exponentiel à la remontée des températures… Car à ce moment-là, il est souvent bien trop tard.

D'un autre côté, les bactéries pathogènes sont toujours actives à de basses températures, alors que le système immunitaire des Koi ne réagit plus: le stérilisateur UVC est le seul moyen (en hiver) de limiter ce problème !

Il faut cesser les changements d’eau en hiver

Déjà, beaucoup ne changent pas l’eau de leur bassin régulièrement en saison…. Sujet épineux et controversé.
Le carbonate est indispensable pour stabiliser le pH, ainsi que pour les bactéries de la filtration. En hiver, si l’eau du bassin est diluée par de l’eau de pluie durant des mois, il est clair que le KH va dégringoler…

Pour ceux qui ont un filtre à tambour, on ne peut plus compter sur son fonctionnement normal (utilisation de l’eau du bassin pour rincer et compensation par de l’eau de conduite dure) puisque le filtre ne rince que très peu en hiver. Il n’y a donc plus aucune correction, plus aucun maintien de l’effet tampon durant des mois…

On a donc le choix de verser un produit qui va remonter ce KH au printemps (KH+) ou de réaliser de petits changements d’eau, même en hiver.
Autres aspects de la question : en hiver, les Koi ne cessent pas spontanément d’émettre de l’ammoniaque ; et les phosphates / nitrates accumulés durant l’été  sont souvent encore mesurables... La preuve, les pousses d’algues filamenteuses incroyables observées après l’automne qui coïncident souvent à la chute de la température du bassin. Il n’est donc pas idiot de continuer à faire des changements d’eau en hiver. Pas forcément de l’importance de ceux pratiqués en saison mais à adapter en fonction des paramètres du bassin (qu’il faut mesurer, bien entendu) et la densité d’empoissonnement.

Cette bonne pratique de changer de l’eau régulièrement est largement adoptée dans des pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas. Malheureusement, en Belgique ou en France, les possesseurs de bassins n’ont pas encore compris, ou admis que ces changements d’eau étaient nécessaires. Vous ne lirez donc que très rarement des conseils sur ce point. Faites pour un mieux !

Couvrir le bassin avec une bâche d’hivernage de piscine

Si on entend par là une bâche tendue au-dessus du niveau d’eau du bassin, pourquoi pas ? Le pouvoir isolant de ces membranes n’est pas exceptionnel, mais cela empêche le froid de littéralement tomber sur le bassin, ce qui est déjà pas mal.
Par contre, si cette bâche consiste à être déposée à même la surface de l’eau (bâche à bulles flottante), ceci est à proscrire ! De même, toutes les techniques semblables telles que panneaux en PU flottants sur l’eau : ceci est dangereux, empêche les échanges gazeux, et on l’a vu ces dernières années, de nombreux incidents se sont produits. Mortalités massives en plein hiver…. À éviter donc.


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