La technique d'ozonisation via un écumeur de protéines est une méthode de pointe pour maintenir une qualité d'eau exceptionnelle dans les bassins à koïs. L'ozone (O3), une forme très réactive d'oxygène, est un puissant oxydant et désinfectant qui agit sur les polluants organiques et les agents pathogènes. Son utilisation dans un écumeur de protéines permet de combiner deux actions bénéfiques en un seul appareil.
Un écumeur de protéines fonctionne en créant des millions de minuscules bulles. Les déchets organiques dissous dans l'eau se collent à la surface de ces bulles, qui montent ensuite vers le haut de l'écumeur pour former une mousse dense (l'écume) qui est collectée et retirée.
Il est crucial de comprendre qu'un écumeur de protéines, utilisé seul, est relativement inefficace en eau douce par rapport à son efficacité en eau de mer. Cette différence s'explique par la chimie de l'eau.
En eau de mer, la forte salinité augmente la tension superficielle, ce qui permet de créer des bulles d'air fines et stables, idéales pour que les polluants s'y adhèrent. En eau douce, cette tension superficielle est beaucoup plus faible, rendant les bulles plus grosses et moins stables. Le processus d'écumage est donc beaucoup moins performant.
C'est là que l'ozone devient un élément essentiel. L'ozone agit comme un catalyseur qui corrige les faiblesses physiques de l'eau douce. En se dissolvant, l'ozone réduit la tension superficielle de l'eau et agglomère les polluants organiques en particules plus grosses. Ces deux actions permettent à l'écumeur de produire des bulles plus efficaces pour capturer et éliminer les déchets. Sans l'ozone, l'écumeur est largement sous-exploité en eau douce.
Il est important de distinguer l'écumeur à ozone du réacteur simple à ozone. Bien que les deux appareils visent à dissoudre de l'ozone dans l'eau pour la traiter, leur mode de fonctionnement et leurs bénéfices diffèrent de manière significative.
En conclusion, si un réacteur simple à ozone est suffisant pour bénéficier des propriétés d'oxydation et de désinfection de l'ozone, l'écumeur à ozone est le système supérieur pour un bassin à koïs, car il combine ces avantages à une élimination physique des polluants.
Pour une utilisation sûre et efficace, le dosage de l'ozone est la clé. Le dosage se mesure en milligrammes d'ozone par heure (mg/h) et doit être adapté au volume de votre bassin ainsi qu'à sa charge en poissons. Une règle générale couramment admise est d'utiliser entre 10 et 20 mg d'ozone par 1 000 litres de volume de bassin par heure pour un fonctionnement continu. Pour les bassins fortement peuplés ou en période de pic de pollution, certains experts recommandent un dosage plus élevé, jusqu'à 50 mg/h par 1 000 litres, mais cela doit se faire sous un contrôle strict pour éviter tout surdosage.
Cependant, le dosage ne doit pas être la seule mesure. L'utilisation d'un contrôleur ORP (potentiel d'oxydoréduction) est essentielle pour la sécurité. Cet appareil mesure le niveau d'oxydation de l'eau et ajuste automatiquement la production d'ozone pour maintenir un niveau sûr (souvent entre 300 et 400 mV pour les bassins à koïs). Au-delà de ces valeurs, l'ozone peut devenir toxique pour les poissons.
L'ozonisation doit se faire en circuit fermé, où l'écumeur sert de réacteur isolé. L'ozone est mélangé à l'eau à l'intérieur de l'écumeur, puis l'eau traitée est passée dans un filtre à charbon actif avant de retourner au bassin. Ce charbon actif neutralise tout ozone résiduel, garantissant la sécurité des poissons et des bactéries nitrifiantes du filtre biologique.
En combinant un écumeur avec un générateur d'ozone et un contrôleur ORP, on obtient une solution de pointe pour les bassins à koïs, qui, bien que plus coûteuse initialement, offre des performances inégalées en matière de filtration et de qualité de l'eau.
Le système se compose de plusieurs éléments qui travaillent de concert. Voici le chemin de l'eau à travers l'installation :
1. L'entrée d'eau brute L'eau du bassin est pompée à partir du bassin (souvent depuis la bonde de fond ou un skimmer de surface) et est dirigée vers le système de filtration. L'écumeur à ozone est généralement installé après le filtre mécanique (type filtre à tambour ou à grille) pour éviter que les grosses particules ne le bouchent.
2. Le générateur d'ozone (Ozonisateur) Un ozonisateur produit de l'ozone (O3) gazeux à partir de l'air ambiant ou, idéalement, d'un concentrateur d'oxygène pour une meilleure efficacité. Ce gaz est injecté via un tube résistant à l'ozone dans l'écumeur.
3. Le réacteur principal (l'écumeur) L'eau entre par le bas de l'écumeur. En même temps, le gaz d'ozone est injecté par une pompe à air ou un venturi au même endroit.
4. La production d'écume et l'élimination des déchets
5. Le contrôleur ORP (Potentiel d'oxydoréduction) Une sonde de mesure est installée dans l'écumeur ou en sortie du système. Elle surveille en permanence le potentiel d'oxydation de l'eau (le mV).
6. La sortie et le filtre à charbon actif L'eau traitée par l'ozone sort de l'écumeur par le bas, une fois les polluants oxydés et écumés.
7. Le retour au bassin L'eau, maintenant désinfectée, décolorée, et débarrassée de ses polluants organiques, retourne vers le bassin, augmentant la clarté et la qualité de l'eau globale
2025