La technique d'ozonisation par écumeur pour les bassins à koïs

La technique d'ozonisation via un écumeur de protéines est une méthode de pointe pour maintenir une qualité d'eau exceptionnelle dans les bassins à koïs. L'ozone (O3​), une forme très réactive d'oxygène, est un puissant oxydant et désinfectant qui agit sur les polluants organiques et les agents pathogènes. Son utilisation dans un écumeur de protéines permet de combiner deux actions bénéfiques en un seul appareil.

Un écumeur de protéines fonctionne en créant des millions de minuscules bulles. Les déchets organiques dissous dans l'eau se collent à la surface de ces bulles, qui montent ensuite vers le haut de l'écumeur pour former une mousse dense (l'écume) qui est collectée et retirée.

Pourquoi l'ozone est-il indispensable pour l'écumeur en eau douce ?

Il est crucial de comprendre qu'un écumeur de protéines, utilisé seul, est relativement inefficace en eau douce par rapport à son efficacité en eau de mer. Cette différence s'explique par la chimie de l'eau.

En eau de mer, la forte salinité augmente la tension superficielle, ce qui permet de créer des bulles d'air fines et stables, idéales pour que les polluants s'y adhèrent. En eau douce, cette tension superficielle est beaucoup plus faible, rendant les bulles plus grosses et moins stables. Le processus d'écumage est donc beaucoup moins performant.

C'est là que l'ozone devient un élément essentiel. L'ozone agit comme un catalyseur qui corrige les faiblesses physiques de l'eau douce. En se dissolvant, l'ozone réduit la tension superficielle de l'eau et agglomère les polluants organiques en particules plus grosses. Ces deux actions permettent à l'écumeur de produire des bulles plus efficaces pour capturer et éliminer les déchets. Sans l'ozone, l'écumeur est largement sous-exploité en eau douce.

Les bénéfices majeurs du système
  • Clarté et transparence : L'ozone oxyde les matières organiques et les fines particules en suspension, ce qui rend l'eau beaucoup plus claire et cristalline. Il combat également la formation d'algues en suspension, responsables de l'eau verte.
  • Réduction des polluants : Le système décompose les substances organiques comme les déchets de poissons et les restes de nourriture, réduisant ainsi la charge sur le filtre biologique et diminuant les risques d'odeurs indésirables.
  • Santé des koïs : En détruisant les bactéries, les virus et les parasites, le système aide à prévenir les maladies courantes chez les koïs, qui sont très sensibles à la qualité de leur environnement.
  • Gestion des nitrites et des phosphates : L'ozone a un impact significatif sur les composés indésirables. Il oxyde immédiatement les nitrites (NO2−​), très toxiques, en nitrates (NO3−​), beaucoup moins nocifs. De plus, il agit comme un agent de floculation sur les phosphates (PO43−​), les faisant s'agglomérer pour être plus facilement capturés par l'écumeur et les autres filtres mécaniques.
Distinctions entre l'écumeur à ozone et le réacteur simple à ozone

Il est important de distinguer l'écumeur à ozone du réacteur simple à ozone. Bien que les deux appareils visent à dissoudre de l'ozone dans l'eau pour la traiter, leur mode de fonctionnement et leurs bénéfices diffèrent de manière significative.

  • L'écumeur à ozone est un système à double action. Il combine l'ozonisation avec l'écumage par flottation. L'ozone oxyde les polluants, et en même temps, le même processus génère de la mousse qui retire physiquement les déchets du circuit. Cette fonction d'élimination des polluants est un avantage majeur, car elle réduit la charge sur le filtre biologique et assure une meilleure clarté de l'eau. L'écumeur agit comme un puissant "pré-filtre".
  • Le réacteur simple à ozone, en revanche, est un dispositif d'oxydation pure. Il assure la dissolution de l'ozone dans l'eau pour décomposer les substances organiques, mais il ne produit pas de mousse et ne retire pas les polluants. Les résidus d'oxydation restent dans l'eau et doivent être traités par d'autres éléments du système de filtration.

En conclusion, si un réacteur simple à ozone est suffisant pour bénéficier des propriétés d'oxydation et de désinfection de l'ozone, l'écumeur à ozone est le système supérieur pour un bassin à koïs, car il combine ces avantages à une élimination physique des polluants.

Dosage et mise en œuvre

Pour une utilisation sûre et efficace, le dosage de l'ozone est la clé. Le dosage se mesure en milligrammes d'ozone par heure (mg/h) et doit être adapté au volume de votre bassin ainsi qu'à sa charge en poissons. Une règle générale couramment admise est d'utiliser entre 10 et 20 mg d'ozone par 1 000 litres de volume de bassin par heure pour un fonctionnement continu. Pour les bassins fortement peuplés ou en période de pic de pollution, certains experts recommandent un dosage plus élevé, jusqu'à 50 mg/h par 1 000 litres, mais cela doit se faire sous un contrôle strict pour éviter tout surdosage.

Cependant, le dosage ne doit pas être la seule mesure. L'utilisation d'un contrôleur ORP (potentiel d'oxydoréduction) est essentielle pour la sécurité. Cet appareil mesure le niveau d'oxydation de l'eau et ajuste automatiquement la production d'ozone pour maintenir un niveau sûr (souvent entre 300 et 400 mV pour les bassins à koïs). Au-delà de ces valeurs, l'ozone peut devenir toxique pour les poissons.

L'ozonisation doit se faire en circuit fermé, où l'écumeur sert de réacteur isolé. L'ozone est mélangé à l'eau à l'intérieur de l'écumeur, puis l'eau traitée est passée dans un filtre à charbon actif avant de retourner au bassin. Ce charbon actif neutralise tout ozone résiduel, garantissant la sécurité des poissons et des bactéries nitrifiantes du filtre biologique.

En combinant un écumeur avec un générateur d'ozone et un contrôleur ORP, on obtient une solution de pointe pour les bassins à koïs, qui, bien que plus coûteuse initialement, offre des performances inégalées en matière de filtration et de qualité de l'eau.

Schéma de fonctionnement d'une installation écumeur à ozone

Le système se compose de plusieurs éléments qui travaillent de concert. Voici le chemin de l'eau à travers l'installation :

1. L'entrée d'eau brute L'eau du bassin est pompée à partir du bassin (souvent depuis la bonde de fond ou un skimmer de surface) et est dirigée vers le système de filtration. L'écumeur à ozone est généralement installé après le filtre mécanique (type filtre à tambour ou à grille) pour éviter que les grosses particules ne le bouchent.

2. Le générateur d'ozone (Ozonisateur) Un ozonisateur produit de l'ozone (O3​) gazeux à partir de l'air ambiant ou, idéalement, d'un concentrateur d'oxygène pour une meilleure efficacité. Ce gaz est injecté via un tube résistant à l'ozone dans l'écumeur.

3. Le réacteur principal (l'écumeur) L'eau entre par le bas de l'écumeur. En même temps, le gaz d'ozone est injecté par une pompe à air ou un venturi au même endroit.

  • Le mélange d'eau et de gaz d'ozone se fait de manière très intense grâce à la hauteur de la colonne.
  • L'ozone oxyde instantanément les polluants organiques et les agents pathogènes.
  • En même temps, les bulles fines créées par le mélange se lient aux déchets (protéines, graisses, etc.) qui sont maintenant plus faciles à capter grâce à l'action de l'ozone.

4. La production d'écume et l'élimination des déchets

  • Les bulles chargées de polluants montent en surface, créant une mousse épaisse (l'écume) dans la partie supérieure de l'écumeur.
  • Cette mousse est poussée vers un godet de collecte, qui doit être vidé régulièrement. C'est l'étape cruciale qui retire physiquement les polluants du système.

5. Le contrôleur ORP (Potentiel d'oxydoréduction) Une sonde de mesure est installée dans l'écumeur ou en sortie du système. Elle surveille en permanence le potentiel d'oxydation de l'eau (le mV).

  • Si le niveau d'ORP descend en dessous du seuil programmé (par exemple 350 mV), le contrôleur active l'ozonisateur pour augmenter la production.
  • Si le niveau d'ORP dépasse le seuil de sécurité (par exemple 400 mV), le contrôleur coupe immédiatement la production d'ozone pour protéger les poissons et le filtre biologique.

6. La sortie et le filtre à charbon actif L'eau traitée par l'ozone sort de l'écumeur par le bas, une fois les polluants oxydés et écumés.

  • Pour garantir qu'il ne reste plus aucune trace d'ozone résiduel potentiellement dangereux, l'eau passe obligatoirement à travers un filtre à charbon actif. Ce charbon neutralise les dernières traces d'ozone, le retransformant en oxygène pur.

7. Le retour au bassin L'eau, maintenant désinfectée, décolorée, et débarrassée de ses polluants organiques, retourne vers le bassin, augmentant la clarté et la qualité de l'eau globale

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